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Myriam Beaux tente à travers sa peinture d’exprimer ce qui constitue pour elle l’essence de la vie : l’âme, le silence, la lumière, les sentiments intérieurs, la nature, la joie, la tension intérieure « vers » ... Cela se traduit par des tracés expressifs, fougueux, par exemple au pastel, des aplats à l’acrylique, des jets à l’encre. Elle utilise une brosse, des pinceaux, ou applique directement à mains nues …

 

Elle se plaît à mélanger les médiums, à donner de la pâte à ce qu’elle essaie de faire advenir, disons une poésie visuelle, par des traitements de surface de la matière.

Le trait part le plus souvent d’une gestuelle élancée.

 

Devant cette peinture, elle invite le spectateur à se laisser aller à ressentir, à contempler, comme on le ferait face à la nature, un ciel, ou des feuilles d’automne tombées à terre, laissant de côté toute intellectualisation.

 

 

                                                                                                     ***

 

Cette peinture est une contemplation active. Contemplation en action au travers du geste pictural.

 

La peinture est poésie qui prend chair dans la matière. Son corps, ce sont les couleurs, leurs textures, leurs contrastes et leur harmonie, les équilibres et les tensions du trait, ponctués, baignés souvent par le blanc du papier, qui devient silence visuel.

 

La lumière éclate, gicle du tableau.

 

 

                                                                                                     ***

 

 

A l’origine de ce travail artistique se trouve le silence. Il en est le socle.

Ce silence permet de rendre visible la lumière et en est sa condition intrinsèque. L’œuvre naît de la lumière, elle en est son condensé, son fruit.

Lumière qui vient de l’intérieur, du fond de l’être. Les couleurs se font lumière. Chaque peinture devient un fragment de parole dans le silence primordial.

 

Jetés, éclatés comme des souffles de terre, sur le grain du papier, des fragments de soleil, de pluie, de feuilles mortes d’automne, de pétales de fleurs, de sentiments, d’espoirs, d’hivers froids, de printemps renaissants, éblouissants, parsemés dans cette peinture.

 

Les éléments de la nature, du quotidien, de la vie banale, ordinaire, qui passeraient presque inaperçus, l’artiste les contemple longuement, regardant, émerveillée, le monde alentour.

Les intégrer, les assimiler, les « ruminer » longtemps, très longtemps, pour finalement un jour les « rendre », les donner à voir sur le papier. Les sortir, les faire advenir avec ses mains, pinceaux et brosses...Voilà d’où vient l’inspiration. De ces sensations parfois fugaces, légères, aériennes, volatiles, ou au contraire prégnantes, viscérales, chargées, infusées dans le quotidien de l’existence.

 

 

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L’or, que l’on retrouve fréquemment, comme un leitmotiv dans ces œuvres, par plus ou moins grandes touches, projeté çà et là, se voudrait le même que celui des icônes sacrées, immémoriales. C’est le même or, celui d’une lumière comme venue d’en-haut, que l’artiste souhaite retranscrire.

 

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Ce qui se donne à voir sur le papier, la feuille, est en fait la face émergée d’un iceberg, ce ne sont que les 5 ou 10 pourcents visibles.

Tout le reste, La majeure partie du travail se fait en amont, bien avant le geste créateur élancé de la main, du bras, d’où naîtra le coup de pinceau…

Car c’est en fait un travail de lenteur, tout en introspection. Long, caché, soutenu, souterrain, au fil des jours. Dans le silence intérieur, dans le secret de l’être, tout au fond.  L’essentiel est là. Cela peut durer des jours, des mois, parfois des années. Un ressenti, une impression longuement mûrie, pensée, soupesée, qui aura besoin un beau jour de surgir brusquement, d’émerger à la surface, d’éclore, comme d’un coup. C’est de l’ordre de la nécessité. Ensuite en une ou plusieurs fois, l’œuvre picturale naît. Le geste créatif condense en quelques instants cette longue et lente maturation faite au long des jours, au long cours de la vie.

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